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LIVRE I, CHAPITRE XVIII.


et l’abondance, le desir et la jouyssance, nous mettent en mesme peine : cela faict que les choses ne sont pas estimées justement comme il faut, et que nul prophete en son pays.

Comment il faut mener et reigler sa volonté se dira cy-après [1].


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Passions et affections.

ADVERTISSEMENT.
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LA matiere des passions de l’esprit est très grande et plantureuse, tient un grand lieu en ceste doctrine de sagesse : à les sçavoir bien cognoistre et distinguer, ce qui se fera maintenant en ce livre : aux remedes de les brider, regir et moderer generaux, c’est pour le second livre : aux remedes particuliers d’une chascune au troisiesme livre, suyvant la methode de ce livre mise au [2] preface. Or, pour en avoir icy la cognoissance, nous en parlerons premierement en general en ce chapitre, puis particulierement de

  1. L. I, c. 2 ; L. II, c.6.
  2. C'est ainsi qu'on lit dans la première édition, et dans celle de Bastien : celle de Frantin a encore ici rajeuni le style, en mettant à la préface.