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DE LA SAGESSE,


plus active et remuante [1]). Ses effects sont merveilleux et estranges : elle agist non seulement en son corps et son ame propre, mais encore en celle d’autruy : et produict effets contraires. Elle faict rougir, pallir, trembler, tremousser, tressuer ; ce sont les moindres et plus doux : elle oste la puissance et l’usage des parties genitales, voire lorsqu’il en est plus besoing, et que l’on y est plus aspre, non seulement à soy-mesme, mais à autruy ; tesmoin les liaisons dont le monde est plein, qui sont pour la pluspart impressions de l’apprehension et de la crainte : et au contraire sans effort, sans object et en songe, elle assouvist les amoureux desirs, faict changer de sexe ; tesmoin Lucius Cossitius, que Pline dict avoir veu estre changé de femme en homme le jour de ses nopces, et tant d’autres ; marque honteusement, voire [2] tue et avorte le fruict dedans le ventre, faict perdre la parole, et la donne à qui ne l’a jamais eue, comme au fils de Cresus ; oste le mouvement, sentiment, respiration. Voylà au corps. Elle faict perdre le sens, la cognoissance, le jugement ; faict devenir fol et insensé, tesmoin Gallus Vibius, qui, pour avoir trop bandé son esprit à comprendre l’essence et les mouvemens de la folie, disloca et desnoua son jugement si qu’il ne le peust remettre ; faict deviner

  1. Chap. XV, art. 8.
  2. Même tue et fait avorter.