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XVIII
VIE DE CHARRON.


minant une douleur dans la poitrine avec une courte haleine qui le pressait, et ceste douleur luy passoit après qu’il avoit respiré une bonne fois à son aise, et qu’il s’estoit un peu reposé. »

Après sa mort, ses adversaires ne ménagèrent plus rien pour empêcher que l’édition nouvelle du livre de la Sagesse fût continuée. On souleva contre l’ouvrage l’Université, la Sorbonne, le Châtelet, le Parlement ; les feuilles imprimées furent saisies ; on fit même intervenir l’imprimeur de la première édition de Bordeaux, qui réclama contre la réimpression pour son intérêt particulier. Mais, grâce aux soins et aux démarches de La Roche-Maillet, ce fut le président Jeannin qui se chargea du rapport de l’affaire au Conseil d’Etat ; et bientôt après, la publication de l’ouvrage fut permise. Le savant et judicieux magistrat qui l’avait examiné avec soin, ne l’avait considéré, comme il le déclara hautement, que comme un Livre d'État, dans lequel là religion n’était nullement intéressée, et il se contenta d’y faire quelques légères corrections dont l’éditeur profita.

Ce dénouement irrita de plus en plus la haine fanatique des persécuteurs. On continua d’écrire contre Charron et son ouvrage ; le Jésuite Garasse se distingua surtout dans cette polémique, par l’âpreté et la grossièreté de ses censures. Dans sa Somme théologique, qui parut en 1625, il ne se contenta pas d’attaquer le Livre de la Sagesse, il n’épargna, même pas celui des Trois Vérités, que l’on avait regardé jusques-là comme très-orthodoxe. « J’ai défini, dit-il, l'A-