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XV
VIE DE CHARRON.


le petit Traité de l'Église, de l’immortel ami de Henri IV, Duplessis Mornay ; livre très-favorable à la cause du protestantisme, et qui avait produit une grande sensation dans le public.

Il y a, dans ces trois Vérités, d’excellens argumens ; mais l’abus que fait l’auteur, des formes qu’enseignait l’école , leur ôte toute leur force ; il procède toujours par trois, quatre, six raisons ; et ces raisons n’offrent souvent rien qui puisse convaincre. Jamais il ne s’adresse à l’imagination, au sentiment. C’est, donc uniquement un livre de théologie , dont la lecture serait fort insipide aujourd’hui.

En 1595, Charron fut appelé à Paris comme député à l’Assemblée-Générale du Clergé, qui avait été convoquée dans cette ville. Cette Assemblée l’élut pour, secrétaire, et il se distingua dans ses fonctions. On l’invita à prêcher dans plusieurs églises de Paris, et il reparut avec éclat sur ce premier théâtre de sa réputation.

De retour à Cahors, où il exerçait les fonctions de théologal, il employa plusieurs années à rédiger ou plutôt à corriger deux ouvrages qu’il livra à l’impression en 1600. Le premier était un recueil de Discours chrétiens sur l’Eucharistie, la Rédemption, la Communion des Saints, etc., ouvrage purement théologique ; l’autre était son fameux Traité de la Sagesse. On serait fondé à croire qu’ayant senti d’avance que ce dernier ouvrage pourrait exciter du scandale dans une certaine classe d’hommes, et éprouver de leur part de violentes attaques, il avait cru devoir lui donner pour escorte