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224 DE LA SAGESSE. trouver party , descouvre plusieurs choses qui debvroienf demeurer cachées. Et advenant que la cause ne soit pas bien vérifiée, et qu’il leur faille demeurer ensemble , s’ensuy vent empoisonnemens et meurtres souvent incognus aux hommes, comme il fust descouvert à Rome auparavant l’usage de la répudiation, où une femme surprinse d’avoir empoisonné son mary en accuse d’autres, et celle-cy d’autres , jusques à soixante-dix de mesme crime , qui furent toutes exécu- tées. Mais le pire a esté que l’adultère demeure presque par- tout sans peine de mort , et seulement y a divorce et sépa- ration de compagnie , introduict par Justinien , homme du tout ’ possédé de sa femme , qui fist passer tout ce qu’elle ; pust à l’advantage des femmes * ^ d’où il sort un danger dr perpétuel adultère , désir de la mort de sa partie , le délin- quant n’est point puny , l’innocent injurié demeure sans ré- paration. Du debvoir des mariés , voyez liv. m , chap. xii. CHAPITRE XLIX. Des parens et enfans. Il y a plusieurs sortes et degrés d’authorité et puissance humaine, publique et privée : mais il n’y en a point de plus naturelle ny plus grande que celle du père sur les enfans (je dis père , car la mère qui est subjecte à son mary , ne peust proprement avoir les enfans en sa puissance et sub- jection) ; mais elle n’a pas tousjours ny en tous lieux esté ’ Entièrement.

  • Théodora , femme de Justinien, fit changer en une peine infamante

la peine de mort, infligée contre les femmes adultères, par une loi de Constantin. Grâces à la nouvelle loi, les femmes coupables d’adultère dévoient être seulement battues de verges, et ensuite enfermées dans un monastère, Voyez la Novelle 134.