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SUR CHARRON. m

Choisi comme député de la province ecclésiastique de Cahors, Charron se rendit à l’assemblée générale du clergé qui avoit été convoquée à Paris. Cette illustre compagnie l’ayant élu son secrétaire, il se distingua dans cet emploi, et reparut avec un nouvel éclat dans les chaires de la capitale.

De retour à Cahors, où il exerçoit les fonctions de théologal, il se livra entièrement à la correction de deux ouvrages qu’il fit paroître à Bordeaux en 1600 et l’année suivante. Le premier étoit un recueil de Seize Discours chrétiens ; le second, son célèbre Traité de la Sagesse, ouvrage trop peu lu de nos jours. Ce livre, contenant plusieurs propositions peu orthodoxes, fut attaqué par le médecin Chanet et par le jésuite Garasse, qui appela l’auteur le P alriarche des esprits Jbrls y et voulut même le faire passer pour athée. L’abbé deSaint-Cyran crut devoir relever les infidélités de la critique de Garasse. Charron corrigea les passages qui avoient été le plus censurés, et, dans une analyse qu’il fit lui-même de son livr^. sous le titre de Petit Traité de la Sagesse j il combattit les principales attaques de ses adversaires.

De retour à Paris pour y faire imprimer son ouvrage avec de nombreuses corrections et additions, Charron avoit déjà livré son manuscrit à l’imprimeur, lorsque, le 16 novembre i6o3, eu sortant de la rue Saint-Jeande-Beauvais pour entrer dans la rue des Noyers, il tomba mort, frappé d’apoplexie. Il étoit dans sa soixante-troisième année. Son corps fut porté dans l’église de Saint-Hilaire, où reposoient son père, sa mère, et un grand a.