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passe le plaisir. Mais donnez moi mon fils, que je le voye. Lequel des deux est le vôtre ? a dit le Comte. Vous, devinez le reste. Au milieu des cris, des pleurs, des évanouissemens de la Comtesse, la sage-femme disoit : pourquoi le toucher ? je savois comment je les avois posés, l’un au pied du lit, l’autre à la tête. L’excuse du Comte étoit toute simple ; celle de Mathilde étoit prise dans le respect qui lui fermoit la bouche. Comment oser dire à M. le Comte qu’il ne falloit pas toucher ces enfans ? Je pense que tout le blâme du qui-pro quo tombera sur Constance et sur moi, qui n’avons mis aucune différence entre les langes de l’enfant de qualité et ceux de l’autre enfant.

Constance a passé la nuit auprès de