Page:Charrière - Trois femmes, 1798.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.

TROIS FEMMES.

Séparateur


Émilie avoit seize ans et demi quand elle émigra avec son père et sa mère, gens de mérite, d’honneur, de naissance, et qui avoient été assez riches pour espérer de marier très bien leur fille. Elle étoit fille unique, elle avoit de la beauté et de l’esprit, on lui avoit prodigué toute espèce d’instruction, et cependant elle n’avoit qu’un amour-propre et des prétentions supportables : elle parloit avec assez de simplicité ; elle avoit quelques égards pour des étrangers qui l’accueilloient.