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et je ne veux pas que vous dérangiez mes idées. Suivez-moi, vous dis-je : il faut que mon fils Théobald épouse la Comtesse Sophie de Stolzheim.

On vint à nous : ainsi la lourde buse et le cruel épervier tombent sur la mesange ou sur le pinçon.

Théobald fut d’abord terrassé de la menaçante gravité de son pere, de la tristesse de sa mere, et de l’air furibond de celle qui prétendoit l’appeller son gendre. Elle se hâta de prendre la parole. Monsieur, vos parens savent tout, dit elle ; le Baron votre pere est de mon avis sur tous les points, et plus indigné encore que moi de l’horreur de votre procédé. Je veux bien l’oublier dans ce moment, et je vous demande avec douceur si vous êtes