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lesquels il pourroit donner les ordres nécessaires. En revenant d’Auray il fit un détour pour voir un monument du culte des anciens Druides. Il vit ce qu’on prétend avoir été un de leurs autels, et se souvint de la tradition qui veut qu’ils y ayent sacrifié des hommes. Un pareil culte est sans doute horrible, se dit Ste. Anne, mais j’aime autant voir l’erreur que la passion faire des actes de cruauté. Qu’importe qu’on sacrifie ses semblables à un Dieu qu’on a mal conçu, ou à soi-même, à ses propres ressentimens, à sa propre cupidité ? Le paganisme eut ses victimes. Le christianisme eut les siennes, et la philosophie n’épargne pas ceux qu’elle regarde comme ses ennemis.

Ste. Anne, pour méditer plus à son