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d’autres droits ! Je puis réparer cette demeure — Et qui sait si je n’y vivrai pas avec celle que j’aime ? Qui sait si ce ne sera pas pour moi comme pour elle, que je l’aurai réparée ? Cet espoir, bien qu’éloigné, vague, incertain, donna à l’ame du jeune homme de l’activité et du courage. Il parcouroit le vieux manoir — C’est là qu’ont vécu mes ayeux, c’est là que vivra Mademoiselle d’Estival, se disoit-il. Le passé et l’avenir se joignant, se pressant, dans son ame, y étouffoient le sentiment du présent. Nul orgueil ne se mêla à ses diverses sensations. Voyant de vieilles tourelles, demeure des sinistres oiseaux, il s’étonna qu’on eût laissé subsister si longtems ces précautions guerrieres, ces moyens de résistance devenus impuissans, soit contre