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extrême froideur, et se flatta que, sans interdire sa maison à Mademoiselle d’Estival, elle l’en dégoûteroit. Mais celle-ci étoit attirée par Mademoiselle de Rhedon, qui, outre que la jeune personne l’attachoit par ses malheurs, son mérite et ses charmes, se disoit à toute heure : Ste. Anne m’a recommandé Mademoiselle d’Estival — Je n’ai d’autre moyen de me rendre agréable à Ste. Anne, que de traiter bien celle que peut-être il me préfére. Peut-être, disoit-elle ; car elle voyoit par le billet de Ste. Anne, qu’il y avoit un obstacle à ce qu’il pût rechercher sa main ; mais elle n’y voyoit pas clairement que cet obstacle fût Mademoiselle d’Estival. Mademoiselle de Rhedon, sans être vaine, connoissoit ses avantages, et voyoit bien