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pensant qu’il voyageoit seul et de nuit. Elle prétexta un grand mal de tête, et dit qu’elle s’alloit coucher. Herfrey l’attendoit au passage. Sans que sa femme de chambre le vît, il lui remit adroitement une lettre.

Mademoiselle de Rhedon ordonna qu’on la laissât seule, et, ouvrant la lettre d’une main tremblante, elle lut ce qui suit.

« Je pars ma belle cousine, je pars, il le faut ; ma mere a pour moi des projets, auxquels dans ce moment je ne puis souscrire. Que ne suis-je assuré que vous les avez ignorés, ou que vous les avez regardés avec indifférence ! Vos dédains, quoique peut-être je ne les eusse pas mérités, m’affligeroient moins que des regrets trop