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votre lettre ! Si elle n’étoit pas partie, je vous la montrerois, dit Ste. Anne ; c’est vous dire qu’il n’y a rien d’offensant pour les personnes bien élevées et instruites. Je regarde aux effets, non aux causes, et quand une femme est judicieuse, généreuse et aimable, peu m’importe qu’elle ait lu ou qu’elle ne sache pas lire. Ces derniers mots étoient devenus si importans pour Mademoiselle de Rhedon et pour Ste. Anne, ils renfermoient tant d’idées ; ils rappelloient des souvenirs d’un intérêt si vif, que l’un rougit en les prononçant, et l’autre en les entendant prononcer. Madame de Ste. Anne qui vit qu’il y avoit entre eux un entretien assez animé, se flatta de n’avoir pas parlé en vain.