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ne seroit pas née. Elle est le fruit de cette union précipitée ; elle est fille de sa mere comme de son pere — Treve de logique, Monsieur, lui dit avec hauteur Madame de Ste. Anne. Mademoiselle de Rhedon m’a toujours inspiré un intérêt fort tendre, et depuis longtems votre mariage avec elle est l’objet de tous mes vœux. Elle est belle, bien née, bien élevée et très-riche. Elle me plaît et me convient. Vous l’épouserez, si vous voulez que je ne me repente pas des soins et des sacrifices que je vous ai prodigués, et que ma tendresse ne se change pas en froideur et dégoût.

En disant ces derniers mots Madame de Ste. Anne, qui s’étoit levée, ne regardoit déja plus son fils. Elle s’éloigna