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fois je pourrai écouter les doctes leçons de mon fils, pour le présent qu’il écoute une mere qui, depuis qu’il est au monde, n’a songé qu’à lui, à sa fortune et à son bonheur. Ste. Anne s’inclina, mais il ne lui fut pas possible de proférer une parole de reconnoissance. J’en ai dit assez sur Mademoiselle d’Estival, continua Madame de Ste. Anne, parlons de Mademoiselle de Rhedon, qui depuis longtems vous est destinée. Son pere, près d’aller à la mort, me la fit recommander, et exprima le vœu qu’elle devînt ma fille. Pourrois-je ne pas remplir un vœu que tout me rend sacré ?[1]

  1. Que de fois ce noble pathos a été employé à couvrir les passions et les intentions les moins nobles ! Que de fois il a été mis à la place de la bonté et de la