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qu’elle ne se soucioit pas de devenir ma femme, et m’a expliqué ses raisons fort nettement. Je ne les trouve pas de nature à ne pouvoir être réfutées, et je crains bien plus les argumens de ma mere qui ne m’a rien dit encore, mais dont, à mon retour du cimetiere les regards m’ont trop parlé. Voilà ce qui m’a fait préférer de vous écrire à me mettre au lit où je n’aurois pu trouver le sommeil. Revenez ici, je vous en prie, dans quelques jours. Je pense que vous pourrez parler à ma mere pour moi. Elle vous écoutera ; elle aime votre esprit. Moi je le craignois ; je vous trouvois quelquefois une malignité qui faisoit taire votre générosité naturelle : mais votre lettre me rassure. Qui peut