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totalement beaucoup de choses, elle en savait plus parfaitement celles qu’il lui avoit été utile de savoir. Ma prévention ne va pas pourtant jusqu’à admirer les erreurs populaires dont sa mere lui a rempli l’esprit, mais elles me font peu de peine, et j’aime encore mieux qu’elle croye aux revenans que de ne pas croire à l’immortalité de l’ame. J’aimerois mieux qu’elle adorât le soleil, que de ne rien adorer. Je sais bien tout ce qu’on a coutume de dire sur ce sujet tant rebattu, mais cela ne change rien à mon opinion. L’homme est fait pour l’erreur et pour ses suites quelquefois funestes et cruelles ; il est fait pour l’erreur, par cela même qu’il est fait de maniere à n’avoir que des connoissances impar-