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sormais apprendre ce qu’on ne peut deviner. Il l’apprendra sans écoles primaires, sans institut national, sans universités, sans académies. Je voudrois que l’homme, illuminé déja en quelque sorte par la nature, cherchât seul à s’éclairer de toutes les lumieres possibles. Il les payera fort cher, car l’application suivie, la méditation constante et profonde qui font des pensées et de l’expérience des autres notre jugement, notre sagesse, notre prudence, notre courage, fatiguent l’entendement et la santé. Ce n’est pas un travail qui soit propre à la nature de l’homme, et l’homme qui s’y sera dévoué n’aura pas, je le crains, une douce ni longue existence, mais il aura suivi un penchant presque irré-