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de plus raisonnable. Ses yeux en disant cela se remplirent de larmes. Votre enfance a été assaillie par l’infortune, dit Ste. Anne ; malheur à qui désormais vous affligeroit volontairement ! Volontairement ! ce n’est pas ce que je crains, dit Mademoiselle de Rhedon. Mais elle parloit à un homme qui ne pouvoit l’entendre.

Madame de Ste. Anne les ayant quittés pendant qu’on lisoit la lettre de Mademoiselle de Kerber, Mademoiselle de Rhedon crut qu’il falloit se retirer aussi. Vingt fois avant de quitter Ste. Anne elle fut sur le point de répéter la question de sa mere : étiez-vous sur le cimetiere seul ou avec Mademoiselle d’Estival ? Il lui sembloit que s’il avoit arrêté dans cet endroit lugubre cette fille craintive, leur