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nous avions tenue. Eh bien ! qu’y a-t-il là d’étrange ? m’a-t-elle dit. Nous admirons tel ou tel caractere dans un livre, puis ensuite nous faisons ce qui nous convient. Vouliez-vous que je me montrasse échevelée ? — C’est trop fort cela ; mais moi si j’ai moins mal raisonné sur ma lecture, je n’en ai pas mieux profité, ni ma mere non plus. Bref, il se pourroit bien que vous eussiez raison, et qu’il valût autant pour nous ne savoir pas lire. »

Je ne crois pas, dit Mademoiselle de Rhedon, que de petits accidens me fissent oublier les conseils que viendroit de me donner un livre ; ils sont comme ceux d’un ami ; mais il y a des peines qui rendroient inutiles pour moi tout ce que j’aurois pu lire ou entendre dire