Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mere fait apporter pour notre homme qui avoit fort chaud, de quoi se rafraîchir. Le laquais, qui portoit un verre tout rempli de vin de Bordeaux, fait un faux pas, le verre tombe, se casse, et le vin se répand sur mon jupon qui étoit tout blanc. Voilà ma mere furieuse et qui gronde le laquais, et moi si je n’en ai pas fait autant c’est par vergogne, car j’étois totalement démontée, et mon humeur ne s’est remise que lorsque j’ai pensé à vous et au récit que je vous ferois. J’ai averti Madame de Rieux que je la dénoncerois, mais, à mon grand étonnement, elle n’a pas même été frappée comme moi du contraste qu’il y avoit entre les impressions que nous venions de recevoir et la conduite que