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et moi : Combien Ste. Anne a tort ! Combien une pareille lecture exalte et épure l’ame ! quelle femme n’en deviendroit pas plus douce, plus tendre, plus fidelle à ses devoirs ! Nous reprenons notre lecture, toujours pleurant, toujours admirant, car la veuve se condamne à une perpétuelle retraite, et vit dans les larmes et les bonnes œuvres. Mais voilà qu’on annonce un de nos voisins, Hobereau autrefois, aujourd’hui administrateur, et, à sa fortune près, qui est honnête dans tous les sens, le sujet du monde le plus mince. Que fait Madame de Rieux ? elle court au miroir et rajuste son fichu et ses cheveux, ne se souvenant pas plus de notre Artémise que s’il n’en avoit jamais été question. Ma