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tival, avec une clef qu’elle avoit dans sa poche, ouvrit la porte de la maison, et tendant la main à Ste. Anne serra la sienne et lui souhaita le bon soir.

On l’attendoit au château avec une extrême impatience. Où avez-vous été si longtems ? lui dit assez sèchement Madame de Ste. Anne. Sur le cimetiere du village, répondit le jeune homme. — Seul, ou avec Mademoiselle d’Estival ? Ste. Anne fit semblant de ne pas entendre, et comme s’il eût oublié quelque chose sortit de la chambre, rentra, se mit à table, affectant une contenance aisée et une entiere liberté d’esprit. Une demi-heure après on lui remit une lettre : il reconnut l’écriture de Mademoiselle de Kerber, rompit le cachet, et après avoir parcouru des