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fit un mariage. Je n’ai rien vu de si empressé que l’époux avant la célébration, ni de si froid qu’il le devint d’abord après. Dès le lendemain ce fut un autre homme. Vous voyez, mon cousin, ce qui m’effrayeroit, et sur-tout avec vous. On auroit beau me dire que vous m’avez aussi fait beaucoup d’honneur à cause de mon grand-pere qui étoit Jardinier à Estival, et qui vit encore, je me trouverois extrêmement à plaindre, et d’autant plus que je vous aimerois peut-être encore quand vous ne m’aimeriez plus ; car c’est ce qui est arrivé à la femme dont je vous parle. Malheureusement elle aime son mari. Elle s’en excusoit avec nous, disant : Mon Dieu ! il est encore le même qu’il étoit, excepté pour moi ; comment, puisqu’il m’a plu, pour-