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et moi que Babet. Cependant elle avoit souhaité cette cérémonie du mariage, et elle en avoit pressé mon pere. Je ne les ai pas vu ensemble étant mariés, car il nous fallut fuir, et il alla combattre et fut tué. Nous avons fui depuis de lieu en lieu avec beaucoup de dangers et de fatigues, et après que nous nous sommes enfin refugiées dans notre métairie, il ne faut pas croire qu’on nous ait montré beaucoup de bonté. Votre mere, soit dit sans reproche, a toujours été très-froide avec nous. Ma mere a cependant voulu que j’allasse journellement au château, espérant que je gagnerois ses bonnes graces, mais ce n’est un plaisir pour moi que depuis que vous y êtes. Cependant j’entends encore les gens se dire à l’oreille, que