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Que dites-vous, s’écria Mademoiselle d’Estival ? sont-ce des prières ? j’espére que la peur ne vous fait pas délirer. Non, dit Ste. Anne. Pour moi, dit-elle, je suis parfaitement tranquille, et en un besoin je vous rassurerois. Ces morts, quand ils le pourroient, ne voudraient pas nous faire du mal, ni même nous faire peur ; à quoi cela leur serviroit-il ? Vous le disiez tantôt, à-présent je le crois comme vous. Vous le dites beaucoup mieux que moi, dit Ste. Anne.

Mademoiselle d’Estival se remit à parler, mais Ste. Anne ne l’écoutoit pas. Voulez-vous devenir ma femme ? dit Ste. Anne. Ma mere, dit Mademoiselle d’Estival, m’a déja demandé si je souhaiterois de vous épouser, et je lui ai répondu que non. Mais à propos de ma mere je