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voudrez. Asseyons-nous un moment sur ce vieux mur. J’aime ce lieu ; j’y venois souvent dans mon enfance ; j’y ai vu enterrer mon précepteur que je chérissois. Entendez-vous ces chouettes ? j’aime leur cri lugubre. Non pas moi, dit Mademoiselle d’Estival ; mais asseyons-nous, je le veux bien. Quoiqu’elle ne fût pas bien pesante le mur s’écroula sous elle, elle tomba. Me voilà bien près du séjour des morts, dit-elle. Ste. Anne la releva et chercha un endroit du mur qui fût plus solide. Elle s’assit tout près de Ste. Anne, son épaule s’appuyant contre lui. Un précepteur que vous chérissiez est enterré ici ! reprit-elle. Racontez-moi cela. Quel âge aviez-vous, et de quoi est-il mort ? Ste. Anne en lui répondant s’attendrit beaucoup. Voilà ce