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se réunir sans cesse. L’une d’elles apportoit à cette réunion une imprévoyance totale, l’autre une générosité extrême. Madame de Ste. Anne observoit avec inquiétude : son fils aimoit Mademoiselle d’Estival. Il ne s’appercevoit ni des projets de sa mere, ni du penchant de l’autre jeune personne, mais il voyoit bien que Mademoiselle d’Estival l’aimoit.

Un soir on avoit parlé de revenans, et Ste. Anne qui laissoit aller communément toute opinion indifférente, venoit de combattre des terreurs fâcheuses. Il étoit tard, la soirée étoit très-belle, la lune sembloit s’amuser à créer des fantômes dans le parc où l’on étoit assis. Je vous reconduirai chez vous, dit Ste. Anne, à Mademoiselle d’Estival, vous auriez peur si vous étiez seule. Sortis du