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paroit assez indifférent : lire est pour vous un amusement qui n’est ni meilleur ni plus mauvais qu’un autre. — Voudriez-vous ne savoir pas lire ? — Non, car je suis bien aise de lire. — Voudriez-vous être le seul homme en France qui sût lire ? — Non, je suis bien aise que certaines gens sachent lire, et je les voudrois voir plutôt plus que moins instruits qu’ils ne sont. Voudriez-vous que le peuple ne sût pas lire ? — Je n’aime pas les appellations collectives comme je l’ai déjà dit mille fois. — Eh bien, voudriez-vous que votre charron, votre meunier , votre jardinier ne sussent pas lire ? — Je crois que je n’en serois pas fâché. — Que les enfans des paysans, des villageois, n’apprissent plus à lire ? — J’en serois bien aise. Cela ôteroit à