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prodigieusement démocrate, dit Ste. Anne en riant. Que voulez-vous ! dit la jeune personne, il ne voit venir ici que quelques artisans et des pauvres a qui nous donnons la soupe. Pas un gentilhomme du voisinage ne nous est venu voir ; il est vrai que la guerre nous en a peu laissé. Je pense, dit Mademoiselle de Kerber, que vous ferez tuer ce chien tout de suite. Non, dit Mademoiselle d’Estival, on croiroit qu’il a donné des signes de rage, et cela pourroit inquiéter pour Ste. Anne. C’est un gardien fidelle, et dont nous avons besoin ici. Sans lui ma mere et moi nous serions trop exposées. Nous n’avons que Castor pour nous défendre. Viens ici Castor ; viens misérable ; demande-moi pardon. Castor s’humilia devant sa