Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/339

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129

je des fleurs, on les lioit avec un ruban qui venoit de toi, un porte-feuille, on y’a placé tes lettres. Non, James, elle ne m’aime pas, mais je l’aime comme un fou. Avec cela je ne souhaiterois pas qu’elle me préférât et devint ma femme. D’abord à cause de toi. Que deviendrois-tu, et qui trouverois-tu pour la remplacer ? Et puis aussi pour. elle-même. Quelle différence entre toi et moi ! Non seulement tu es destiné a plus de fortune et à plus d’honneurs, ce qui doit plaire à une personne dont le cœur est, non pas fier, mais noble, généreux et digne du rang le plus élevé ; mais tu vaux mieux que moi. Ton ame est plus égale, ton esprit est plus sage que le mien. Jamais tu n’eusses pris de l’amour pour celle