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de toute la journée, Ste. Anne proposa le soir une promenade, et l’on juge bien de quel côté il la dirigea. C’étoit la premiere fois qu’il alloit à la ferme. Il marchoit le premier. Un gros chien de garde sort tout-à-coup de la maison, court à lui et le mord au bras jusqu’au sang. Les cris de ses compagnes appellent Madame d’Estival et sa fille : elles accourent. La mere dit ce qu’il étoit naturel de dire. La fille ayant aidé Ste. Anne à ôter son habit, découvre la plaie, la lave, la bande, et dit tranquillement que ce ne sera rien du tout, que tout le mal est venu de ce que Ste. Anne a trop bon air, et qu’il en étoit arrivé autant il y avoit quelques semaines à un autre homme bien vêtu comme lui. Voilà un chien