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moi, en vous disant qu’on ne m’avoit rien appris ; pas même à lire. Voulez-vous l’hiver prochain m’enseigner à lire ? Volontiers, dit Ste. Anne. Je viendrai, dit elle, prendre ma leçon tous les jours quelque tems qu’il fasse, mais jusqu’à l’hiver je me passerai bien de lire ; j’aime mieux me promener pendant la belle saison, et m’occuper en automne de la récolte des fruits, qui cette année sera assez abondante, à ce que j’espère. Ces paroles dites avec si peu d’intention, firent une profonde impression sur Ste. Anne. Sa mère secoua la tête, et Mademoiselle de Rhedon, plus émue qu’auparavant, quitta le sallon.

Peu de jours après, Mademoiselle d’Estival n’étant pas venue au château