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voix du monde, pleine, douce, flexible ; et elle retenoit aisément les airs qu’elle entendoit. Mademoiselle de Rhedon étoit délicate, et il ne lui convenoit pas de chanter, mais elle jouoit fort bien de plusieurs instrumens, elle dansoit fort bien aussi. Mademoiselle d’Estival n’avoit jamais dansé que le bal, la gavotte, et les autres danses des paysannes du pays.

Voilà comment après le retour de Ste. Anne se passerent les deux premiers jours, et beaucoup d’autres, avec cette différence que souvent Ste. Anne restoit seul dans sa chambre pendant quelques heures, soit à lire, soit à écrire à un ami intime qu’il avoit. Le soir il faisoit quelquefois une partie de trictrac avec sa mere, quelquefois aussi il alloit visiter