Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vous dites est bien déplacé, dit-elle à demi-voix à Mademoiselle de Kerber. Mademoiselle d’Estival parla de certains animaux que l’on croyoit venimeux, et qui ne l’étoient pas, puis des piquures d’abeilles, de guêpes, de serpens, et des remedes qu’on y pouvoit employer. Après-dîné elle pria Mademoiselle de Rhedon de jouer sur sa harpe l’air qu’elle jouoit si bien, et Mademoiselle de Rhedon après avoir fait ce qu’elle demandoit, la pria à son tour de chanter, et l’accompagna avec tout l’art et toute la complaisance possibles. Il falloit un peu aider à Mademoiselle d’Estival en l’accompagnant, car n’étant pas du tout musicienne, elle pouvoit manquer, s’égarer, quoiqu’elle eût de l’oreille, mais sur-tout elle avoit la plus belle