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Monsieur Stair ne s’ennuyoit-il pas ? diront mes lecteurs. Il n’avoit rien à faire à Yedburg. Non, il étoit fort loin de s’ennuyer mais il étoit tourmenté, et cette même tournure d’esprit qui l’empêchoit de remplir les intentions de Lord D. s’étendoit sur bien d’autres choses. Tout l’intéressait et tout l’effrayoit. Un sentiment le portoit-il vers un objet, un autre l’en venoit détourner, sans qu’il y eût de sa part caprice ni inconstance, car souvent ces sentimens dont les effets sembloient opposés, avoient entr’eux une étroite analogie. Le printems étant venu, il pensa à faire connoissance avec Lord Thirlestaine et sa famille mais il eût fallu se faire connoitre, rendre raison de son nom, et cela auroit été de conséquence pour