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commerce, sont regardes, jalousés, haïs, parce qu’ils sont un peu mieux vêtus que d’autres. Donnerois-je à mes neveux de quoi exciter l’envie et la haine ? Mais leur malheur ne se borneroit pas là. Tout, oui tout, seroit changé pour eux. — Quoi rebâtir le vieux château ! Oh, ce seroit bien dommage ! mes neveux se jouent tous les jours dans ses ruines. Ils s’asseyent sur les crenaux tombés ; que couvrent à. moitié la mauve et le pissenlis. Quand il pleut, ils se réfugient sous un reste de voûte, et de la ils considèrent l’eau qui tombe d’un larmier sculpté par le tems, et s’en va serpenter entre les débris d’un portail gothique. Jamais le. château rebâti ne feroit la moitié autant de plaisir à ses propriétaires, qu’aujour--