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ou que vous ne le sachiez pas ; ce qui ne m’est point égal, c’est que vous vous défassiez de toute crainte chimérique. Après-demain quand nous irons à l’église ou que nous en reviendrons, il seroit possible que vous rencontrassiez quelqu’objet de ceux que vous croyez de mauvais augure. Ne seroit-il pas affreux de voir ma joie, et j’oserai dire la vôtre, empoisonnée par cette rencontre fortuite ? Peut-être l’impression seroit-elle longue, ou renaîtroit-elle au moindre sujet d’inquiétude que vous pourriez avoir. Alors l’augure sinistre n’auroit pas annoncé le malheur, mais il le produiroit. Vous et moi nous nous porterons bonheur réciproquement ; le reste n’est que chimere. Je ne croirai, dit Mademoiselle d’Estival, que ce que vous