Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.

moiselle d’Estival prit l’acte dans ses mains, puis, le rendant à Ste. Anne, dit avec quelque dépit : Lisez-le haut encore une fois, je vous en prie, je n’ai pas écouté la premiere fois. Il lut.

N’est-il pourtant pas un peu triste, reprit-elle, de ne savoir pas lire ? Mais non, il est bon que je n’aye pas pu lire la lettre de Herfrey. Je n’aurois osé la donner à Tonquedec comme fit Mademoiselle de Rhedon. À l’avenir pourtant il me seroit plus agréable de savoir lire, et vous m’apprendrez, vous me l’avez promis ; j’espére que vous m’apprendrez aussi à écrire. Je ne vous le conseille pas, dit Madame d’Estival. Ignorante, elle vous aime et vous plaît — ne la rendez pas savante ; tout ce qui change ce qu’on aime le gâte, et puis je me