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réussira sans doute auprès d’un homme plus honnête que subtil. Ste. Anne a déja loué et félicité sa cousine. Je vous assure, a-t-il dit, que je ne suis point entré du tout dans le sentiment de Mademoiselle de Kerber. C’est bien assez que les lectures soient inutiles ; elles seroient très-nuisibles, si d’après de romanesques folies qui n’ont rien coûté à l’auteur, on sacrifioit des sentimens plus vrais, plus naturels, et qui sont parfaitement honnêtes. Laissons quelques admirateurs de Werther se tuer, et quelques folles pleurer toute leur vie ce qu’elles n’ont peut-être jamais eu sujet d’aimer. Il ne faut pas dans la vie véritable imiter un invraisemblable roman.

C’est la veille de son mariage que