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tendre adorateur de Mademoiselle de Rhedon, que Madame de Ste. Anne a éconduit fort impérieusement, et qui m’écrit quelquefois pour conserver une ombre de relation avec la Dame de ses pensées. Ou avec vous, dit Mademoiselle de Rhedon. Il m’a paru que son projet étoit pour moi, mais son goût pour vous ; il me parloit sans cesse de la charmante vivacité de votre esprit, et trouvoit que dans l’abattement général, vous seule conserviez de la vie et du caractere. Vous ne lui disiez rien, dit Mademoiselle de Kerber ; Madame de Ste. Anne lui parloit comme à un homme qu’on veut éloigner ; sans moi il eût été fort malheureux : voilà tout ce qu’il vouloit dire. D’ailleurs mon âge se rapprochoit plus du sien que le vôtre, et