Page:Charrière - L'Abbé de la Tour, tome III, 1799.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.

venoit de pleuvoir un peu, et ses compagnes craignirent pour leurs robes traînantes l’herbe légérement mouillée, le long de laquelle il auroit fallu passer.

Elle ne sait pas lire, dirent-elles, quand elle eut disparu. Et rentré au château, la premiere chose que Ste. Anne entendit dire à sa mere, fut : Elle ne sait pas lire. Et qu’importe ? dit Ste. Anne un peu impatienté. Chacun se récria. Il ne voulut d’abord rien répondre, mais se voyant presser, il dit à ses parentes : j’ai déjà jetté les yeux sur tout ce qu’il y a ici de livres épars, et je pense qu’il eût autant valu ne les savoir pas lire ; je doute même qu’en toute votre vie vous ayez lu une ligne qu’il n’eut autant valu ne lire pas.

Ces Dames trouverent cette façon de