savoient pas notre nom, ni ce que c’étoit que la ferme près du château de Missillac ; bref, je crois que la lettre a été fort retardée et a passé dans beaucoup de mains, avant d’arriver dans les miennes. Voyez, dit-elle à Mademoiselle de Rhedon, quelle mine elle a ! Mais, quoique nous ayons bien su lire notre nom, tout mal écrit qu’il soit — Voyez : Mademoiselle d’Estival. C’est bien à moi que la lettre s’adresse — ce que contenoit la lettre est resté un secret ; car chez nous, comme vous savez, personne ne sait lire. J’ai ri en voyant ma mere l’ouvrir, après en avoir payé le port ; c’étoit sans doute pour la bonne grace, et à cause des assistans. J’ai toute confiance en vous, ajouta Mademoiselle d’Estival, s’adressant toujours
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