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extraordinaires. Elle s’informa du jour, et de l’heure, où les herbes vulnéraires avoient été cueillies, puis comptant sur ses doigts, pour savoir au quantieme on en étoit de la lune, elle prédit à la cuisiniere une guérison fort prompte. Ste. Anne sourioit. La journée se passa de cette sorte. Mademoiselle d’Estival parloit mal, et son mauvais langage étoit d’autant plus frappant, que dans une phrase d’ailleurs populaire et fautive, il se trouvoit quelquefois un mot technique très-bien placé, ou une expression poétique et brillante. À huit heures du soir elle voulut retourner chez elle, et toutes les jeunes Dames avec leur cousin la conduisirent jusqu’au bout de l’avenue. Ste. Anne auroit voulu la conduire plus loin, mais il