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embrasser tout de suite. Qu’il entre donc, dit Ste. Anne, un peu soulagé par la pensée qu’il n’étoit pas avec Mademoiselle d’Estival.

Tonquedec, averti par son jeune domestique, entra ; mais il trouva à Ste. Anne la voix si altérée et la peau si brûlante, qu’il jugea qu’il falloit le laisser reposer. Il convint même avec Herfrey et Franc, qu’on ne diroit à personne, pas même à Madame de Ste. Anne, que son fils fût revenu.

La nuit fut fâcheuse pour les deux amis ; mais tous deux penserent ce que des amis doivent penser. Je ne troublerai pas la félicité de Tonquedec, se dit Ste. Anne. Si Ste. Anne aime sa cousine, je renonce à elle, pensoit Tonquedec.

Le matin, Tonquedec vint doucement