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terent jusqu’à la nuit. Le reste de la compagnie n’avoit pas encore quitté le château. L’on jouoit dans un sallon qui donnoit sur l’avenue ; mais comme l’appartement étoit fort éclairé, on n’y voyoit rien de ce qui se passoit dehors, et l’avenue paroissoit tout-à-fait sombre.

Les deux voyageurs, Ste. Anne et Herfrey, purent donc entrer au château sans être du tout apperçus. C’est ce que Ste. Anne avoit désiré, et il avoit fait ensorte d’arriver le plus tard possible. Avec quel battement de cœur ne monta-t-il pas l’escalier ! Ses yeux, trompés par l’amour et la crainte, lui avoient fait voir dans deux hommes parlant politique sur le balcon, Tonquedec et sa cousine s’entretenant ensemble. Herfrey, à qui il le dit, réussit