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Ste. Anne avoit beaucoup pressé les choses, et il eut quelque soupçon de l’intérêt qu’elle y pouvoit avoir. Il s’étonna de n’y avoir pas pensé plutôt, et de n’avoir pas été surpris qu’une femme du caractere dont il la connoissoit, eût eu tant de bonté pour Mademoiselle d’Estival et pour sa mere. Il se rappella ce qu’il avoit dit à Duval dans cette conversation, que celui-ci rapporta à Ste. Anne. L’homme le plus pénétrant ne s’apperçoit du piege que lui tend une femme adroite, que lorsqu’il y est pris plus qu’à moitié.

Peiné par ses reflexions, Tonquedec pour se distraire proposa à mes Demoiselles de Rhedon et d’Estival une promenade, qui finit par la ferme où Tonquedec et Mademoiselle de Rhedon res-