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lui demanda de quoi elle pleuroit ? D’indignation, dit elle. Contre qui ? dit Tonquedec. Mademoiselle d’Estival ne voulut pas le dire ; mais regardant autour de lui, il ne vit que Madame de Ste. Anne, qui pût dans ce moment occuper son attention. Par une suite de la tournure qu’avoient pris ses idées, elle parla à Tonquedec avec plus de confiance et de plaisir, qu’elle n’avoit encore fait. Pour la premiere fois leur entretien fut libre et animé. Tonquedec se trouva heureux ; et, attentif à tout ce qui pouvoit plaire dans celle qui lui faisoit éprouver un sentiment si agréable, qui lui donnoit pour l’avenir de si douces espérances, il admira la vivacité de ses yeux, l’éclat de son teint, la beauté de ses cheveux ; il vit même qu’elle avoit