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rent beaucoup. Enfin Madame de Ste. Anne la reconduisit elle-même a la ferme avec Mademoiselle de Rhedon et Tonquedec. Le lendemain on l’alla chercher, et elle trouva grand monde au château. On se disoit a l’oreille son mariage. Madame de Ste. Anne en recevoit les complimens avec une modestie affectée. Ce n’est pas moi, dit-elle à quelqu’un qui l’en louoit beaucoup. Je ne suis pour rien dans cette affaire. Tonquedec l’a vue, et lui a rendu justice. Mademoiselle d’Estival l’entendoit, et surtout la voyoit parler ; elle vit dans ses yeux la fausseté de ses paroles, et sentit un tel éloignement pour elle, qu’elle applaudit à celui que sa mere avoit témoigné. Cela fut au point, qu’elle se consola presque de n’être point à